Les chaises musicales façon Air France
Retrouvez le billet d’humeur de Daniel LATIF sur une de ses dernières expériences avec Air France.
Daniel est un journaliste passionné d’aéronautique et nous le retrouverons de temps à autre en édito.
Une semaine avant le vol, je m'assure d'être côté hublot. « Click, click et clac » 6F, voilà mon siège est choisi. Quelques jours avant le vol, je vérifie le plan de bord et je vois le 5F disponible. Et hop ! J'avance tel un ninja et je prends place juste derrière le rideau qui sépare la Business de l'Economy.
Le jour de l'enregistrement est arrivé. Un message apparaît : "Votre siège a été modifié
Nous sommes désolés, votre numéro de siège a été changé pour des raisons opérationnelles. Votre nouveau siège est le : 04F. Si vous le souhaitez, vous pouvez réserver un autre siège."
4F, woop Woop, j'ai été surclassé ! Alors certes, sur un vol interne — comme aiment bien se plaindre les éternels Cassandre, c'est pas la folie mais c'est toujours ce petit confort de pris.
Un autre siège ? Pas folle la guêpe, non merci.
Le jour de gloire est arrivé. Un œil sur la carte d'embarquement et je me vois rétrogradé en 8F. Ah bon !? Pourtant le message persiste bien et affiche que je suis toujours en 4F. Qui croire ? Le site air France ou l'application ? Pour en avoir le cœur net, je vais au comptoir, je montre le message et l'hôtesse reste confuse également.
Merci Air France pour la fausse joie. Échec et mat, l'algorithme et la bêtise artificielle ont gagné. Et comme une surprise peut en cacher une autre, mon vol vient d'être retardé d'une heure et dans la foulée vient de disparaître des écrans.
Je quitte mon siège au salon, on m'invite à m'asseoir sur la chaise du service client. On me rebook sur le prochain vol à 12h40. À la bonne heure, cette fois-ci on m'annonce que je suis en 3F mais à bord d'un Embraer… et la déchéance ne s'arrête pas en si bon chemin : me voici relégué au terminal 2G !
Voilà comment le jeu des chaises musicales peut rapidement vous faire tomber de Charybde en Scylla.
Allez, salut la compagnie !